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COVID et CRIMES

Nadia Remadna écrit contre l'antisémitisme

Traitée en banlieue par les islamistes et certains autres qui se reconnaitront « d'islamophobe », on m'insulte aujourd'hui depuis des cercles qui se voudraient plus vertueux, en voulant faire de moi une antisémite.
Que les choses soient claires : je ne suis pas antisémite.
Dans un message privé suite à un harcèlement et des manipulations absolument odieuses qui durent depuis des mois sur les réseaux sociaux, j’ai évoqué une personne en la désignant maladroitement et pour tout vous dire, je ne m’en excuserai certainement pas auprès de cette personne, dont j’ai toutes les raisons de penser qu’elle est extrêmement mal intentionnée à mon égard…
En revanche, je m’en excuserai auprès de toutes celles et tous ceux qui auraient pu se sentir heurtés : ce n’est pas mon état d’esprit ni mes valeurs et je m’excuse auprès de ces personnes. Je reconnais ma maladresse, quoique largement provoquée et tiens à m'excuser auprès de l’ensemble de la communauté juive dont certains sont mes amis et le sont toujours, quand d’autres, qui ne me connaissent pas personnellement, sont en droit d’attendre de ma part des explications.
Le fait est qu’on me reproche souvent de ne pas avoir « les codes » et que, surtout, au moment où j’écris ce message privé, je réponds à un individu que je connais à peine et qui sait pertinemment que je suis sous traitement médicamenteux après un gros passage à vide et qui plus est, des moments difficiles qui m’avaient conduit à une hospitalisation.
Une hospitalisation que je dois aux attaques venant précisément de ces mêmes personnes et qui m’ont conduit à envisager de tout arrêter.
Ces gens contre qui des plaintes avec constitution de partie civile sont déposées (et je vous le confirme, il y a bien des procédures judiciaires en cours) sont allés jusqu’à m’accuser d’utiliser mes enfants et d’avoir inventé des agressions « islamistes » et les menaces dont j’ai été l’objet, ceci afin de me pousser complètement à bout.
Sur ces menaces aussi, une procédure est en cours. Je ne suis d’ailleurs pas la seule à avoir été menacée et chacun comprend que dans ce combat, il y a une part de dangerosité avec laquelle on doit composer, surtout quand on vit en zone sensible.
Il arrive que l’expression écrite ne soit pas rapport avec la pensée précise du moment et encore moins avec ses valeurs en général et je vous le dis sans détour, c’était clairement le cas ce jour là.
Pour être parfaitement claire avec tout le monde, l’écrit n’est pas mon fort et je sais désormais que je dois m’entourer. Je suis connue et respectée en tant que travailleuse de terrain et il y a longtemps que je sais que l’intelligence humaine ne s’exprime pas que d’une seule manière, que l’écrit n’est qu’un moyen. Mais j’apprends de mes erreurs et je réalise que si l’imprécision ou l’amalgame dans les mots est gênant, cela devient dangereux sur des sujets sensibles et celui de la judéité et de l’essentialisation en est un ; qu’il ne faut pas reprocher à quelqu'un ce qu’il est mais ce qu’il fait et c’est ce que j’aurais voulu faire ce jour-là.
Alors j'ai fait une erreur en employant ce terme et j'ai donné aux ennemis de notre combat des armes pour m'attaquer, ce qui est déplaisant mais pas grave. En revanche en utilisant cela pour me discréditer, c'est notre combat commun qui est fragilisé et je m'en excuse auprès de vous tous.
Mais voilà, ces attaques ne datent pas d'aujourd'hui. Elles sont le fruit d’actions malintentionnées qui ne méritent pas l'importance que leurs auteurs souhaitent leur donner et ne méritent que les explications que je donne ici.
Poussée toujours plus à bout par quelques uns ( et j’insiste sur le faible nombre de personnes concernées), on cherche l’erreur , on la traque. Je passe en ce moment plus de 12 heures par jour à devoir répondre aux messages, aux courriers etc ..
Depuis des semaines, je fais donc face à des accusations d'antisémitisme, qui viennent toutes d’un microcosme de quelques uns qui ne représente d’ailleurs rien d’autre que lui-même.
Ces quelques individus me reprochent continuellement d'avoir participé à une manifestation du BDS en juillet 2014 et j’ai déjà longuement expliqué ce qu’il en était, à savoir une récupération de la part de cette association bds, à une époque où des élus locaux, avec qui j’ai très vite pris mes distances, tentaient de s’associer à mon combat pour mieux m’associer au leur.
J’ai déjà expliqué à maintes reprises que comme beaucoup d'autres personnes, je ne connaissais pas alors ce mouvement et me suis faite avoir. Alors je le redis pour la énième fois clairement: je ne soutiens pas le bds et suis contre leur idéologie. Je ne suis pas favorable au boycott d'Israel non plus. Je fais partie de ces gens qui aimeraient que les peuples palestiniens et juifs trouvent un compromis et puissent vivre en paix.
Surtout je me bats pour que le conflit israélo-palestinien ne serve pas à alimenter la haine des juifs, la violence antisémite et ne nourrisse pas le sentiment de victimisation et d'injustice de nos jeunes, car cela nous envoie collectivement dans le mur

Je me bats chaque jour contre l'intégrisme religieux, les préjugés et la déscolarisation.
Ce ne sont pas ces techniques de déstabilisation qui entameront ma détermination dans ce combat.
Je vis parfois difficilement le passage d’une vie ordinaire à celle d’une personne qui doit gérer une exposition médiatique violente et qui suscite manifestement des jalousies ici, de l’inquiétude là.
Je pense que j’inquiète certains car ceux-là pensent de moi que je suis « incontrôlable ».
Je dois vous avouer que si ce n’est pas tout à fait faux, je ne suis pas non plus dénuée de sens de l’intérêt général, ce qui semble en revanche cruellement manquer à certains.
La mission que je me suis assignée n’est d’ailleurs pas de nuire aux intérêts de quelques politiques ou d’un parti, mais de dénoncer ce qui me semble extrêmement préoccupant et dangereux.
Et ce que je dénonce fait froid dans le dos.
Non, ce n’est pas daesh qui me préoccupe le plus, mais bien ce que pense et vit un jeune de 10 ou 11 ans, quand je l’observe et l’écoute
.
Oui, acter que de nombreux jeunes vivent et grandissent dans la haine de la France de manière encore plus préoccupante que leurs aînés est en soit terrible, le dénoncer est dangereux. Dangereux dans un quartier sensible, dangereux dans un environnement politique trop rarement bienveillant, malgré quelques bonnes rencontres, tous bords confondus.
Mais je le dis à ceux qui veulent par tous les moyens m’empêcher de continuer mon combat : ne vous trompez pas d’ennemis. Ne nous trompons pas de combat.
Je dis à ceux-là : si vous ne souhaitez pas que le Pays réalise et comprenne ce que je dénonce, c’est que vous ne souhaitez pas le bien de votre Pays.
Malgré tous mes défauts et mes erreurs, c’est cette place, modeste, que je revendique dans ce combat.
Cette place n’est pas la seule, n’est pas exclusive de celles que quelques uns occupent ou que d’autres voudront bien occuper, avec le même courage et en s’exposant aux mêmes dangers, aux mêmes craintes et aux mêmes déséquilibres de leur vie personnelle.
Je ne gagne à ce jour rien pour ce combat. Si des discussions autour de subventionnements sont en cours, à la date de ce message, il n’en n’est rien et c’est de manière totalement bénévole que j’agis, que ceux qui m’accompagnent agissent.
Comme le dit un ami, l’associatif comporte souvent les mêmes inconvénients que la politique sans ses avantages.
Je ne tire pour le moment aucun avantage de ce que je fais et je le fais pour vous. Je ne vis que de vos encouragements à continuer, malgré les coups que je prends.
Je vous laisse donc à vous et à vous seuls le soin de juger ce qu’il en est et de vous prononcer.
Sincèrement,
Nadia

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